La majorité des articles de ce blog sont à destination des développeurs médior/sénior. Cet article fait exception est à destination à tout public. Cet article aura moins dans le détail, et utilise un format vulgarisateur.

Windows est aujourd’hui l’OS par défaut. Lorsque nous parlons ordinateur entre nous, nous ne prenons pas la peine d’indiquer que Windows y est installé ou utilisé. Depuis que je suis jeune, ça a toujours été le cas. Les années passent, et jusqu’en 2018 je n’ai jamais eu le besoin d’essayer autre chose.

Windows a été la seule solution viable pour monsieur tout le monde pendant des années. Des fenêtres et un pointage sur écran facile à employer, des avertissements qui peuvent mettre en garde sur des conséquences désastreuse de nos actions, un produit unique qui nous permet de passer de notre ordinateur personnel à celui d’un ami ou collègue sans tracas. Tout ceci sont des qualités à la fois intrinsèque à Windows, ou alors un avantage d’être la solution utilisée par tous. La popularité de Windows est à la fois de bon sens et mérité à cette époque.

Mac existe bien sûr aussi, mais étant plus onéreux, moins de compatibilité pour les jeux vidéos, ayant eu un marketing ciblant avant tout un public de créatif et a développé une image d’ordinateur de luxe et est arrivé plus tard dans le marché, il n’a pas pu s’établir comme alternative reconnue.

Alors que pendant des années, proposer Windows était la solution que je recommandais à mon entourage, ça n’est plus le cas. À mon humble avis, Linux devrait être le premier choix, et Windows l’alternative.

Cet article va parcourir une vue de ce qu’est Linux en 2025, démystifier cet OS, et informer des alternatives qui peuvent convenir à un public n’ayant pas d’attrait pour l’informatique. D’autant plus que de nombreuses machines ne seront plus compatibles avec Windows suite à l’arrêt du support de Windows 10 le 14 octobre 2025, être informé du paysage informatique peut vous sauver quelques euros.

Ceci est une opinion personnelle sur l’usage des OS en 2025. Ne me tenez pas responsable si vous avez une perte de données, des failles de sécurité ou tout autre tracas. Ceci est mon blog à caractère personnel et n’offre pas de solution professionnelle ni de garantie.

Même si mon profil est extrêmement geek, et que l’informatique est à la fois mon environnement de passe-temps principal et le sujet de mon activité professionnelle, je profite aussi de l’expérience de mon entourage pour donner aussi leurs vision et expérience à travers quelques produits qui vous sont disponibles.

L’expérience Windows moderne

Windows n’est pas votre ami. Il est comme votre banquier. Avec lui, vous aurez un ordinateur auquel vous aurez ce que vous voulez, tant que Microsoft trouve aussi un avantage.

Pendant des années, Windows était beaucoup plus “honnête”. Vous achetiez une licence, et vous aviez un ordinateur capable de faire ce que vous lui demandiez. C’est tout. L’objectif était de répondre aux besoins des utilisateurs et le faisait bien. L’avantage que Microsoft avait à cette époque était une transaction bancaire.

Aujourd’hui, je peste contre OneDrive que je n’ai jamais demandé. Comment le désactiver ? Comment empêcher Windows de me le recommander sans cesse ? CandyCrush qui peut être un bon passe-temps si vous dépensez 10 minutes par semaine, mais qui est une plaie avec comme objectif de vous rendre accro, frustré et vous poussez à sortir votre portefeuille. C’est exactement la même stratégie que les dealers de drogue. Quel ami vous recommanderait un dealer sans que vous lui demandiez quoi que ce soit ? Windows ne veut pas votre bien. Il est balancé entre vous donner des avantages pour que vous restiez et être profitable au maximum.

En soi, je pourrai très bien vivre avec ces quelques défauts. Toutefois, je n’aime pas la politique de Microsoft de me faire payer un outil qui tente encore d’être profitable après l’achat. Si j’accepte ce genre de démarche, ils sont capables de pousser la balance encore un peu plus loin à leur avantage et surtout à mon désavantage.

Linux, de l’autre côté n’existe pas pour être profitable à ses créateurs. Il existe et évolue pour être profitable à ses utilisateurs.

Linux et la liberté

Linux est un système d’exploitation libre. Par cette caractéristique, elle a offert très tôt une solution à un public désireux d’avoir un contrôle de son ordinateur. Le public qui en était attiré était plutôt les experts et les amoureux de l’informatique. Et c’est précisément cette période qui a forgé la réputation de Linux étant réservé aux geeks. Et effectivement, mon copain d’école qui m’a parlé de la première fois de Linux en 2005 avait tout d’un geek. Alors que je parle de Linux à mon entourage d’aujourd’hui, beaucoup de mes amis, membre de ma famille, et même collègues informaticiens partagent cet imaginaire. Celui d’un OS réservé aux spécialistes qui passent la majorité de leur temps dans les lignes de commandes, comme dans les films.

Après une première installation de Linux en 2019 et essayé plusieurs distributions disponibles, j’ai pu m’apercevoir que l’image que j’en avais était erroné. Ou du moins qu’il existe plusieurs solutions dont les connaissances techniques ne sont pas nécessaires.

Une distribution un mélange préconstruit entre Linux qui est une base commune, et un ensemble d’outils qui permette à l’utilisateur d’exploiter l’ordinateur avec aisance. Si vous avez entendu parler d’Ubuntu, Debian ou encore de Fedora, c’est de ceci dont on parle.

Il existe un nombre colossal de distributions Linux, ayant chacun des objectifs, des avantages et des inconvénients différents. J’ai pu en tester quelques-unes, parfois pour un usage personnel, parfois pour un usage professionnel. Toutefois, pour garder la lecture agréable, je vais me concentrer principalement sur les solutions faites pour les particuliers.

Linux est le composant qui gère l’électronique et la sécurité de votre ordinateur. Il est commun à toutes les distributions et seuls les outils préinstallés diffère d’une distribution à une autre.

LinuxCli

Dans la diversité des distributions, certains sont destinés à un public large de particulier. Voici quelques-uns.

Linux Mint

C’est la distribution que j’installerai chez mes parents s’ils prennent la décision de ne pas renouveler leur ordinateur en octobre 2025. Leurs besoins se limitent à :

  • Accéder aux mails
  • Naviguer sur les réseaux sociaux
  • Faire des recherches web
  • Faire des transactions bancaires
  • Stocker des photos
  • Avoir un éditeur de texte complexe comme Word
  • Avoir un éditeur de feuille de calcul comme Excel
  • Changer le fond d’écran de l’accueil 1 fois tous les 10 ans

Pas de développement, de retouche photo, de développement, de programmation, de composition musicale ni de travail professionnel en dehors de cet usage simple.

Alors que je parcours fréquemment Reddit pour connaitre l’avis global sur divers sujets, Linux Mint a la réputation de “juste fonctionner”. Pas besoin de configuration avancée, les outils graphiques essentiels sont préinstallés. Il y contient aussi un utilitaire pour installer des applications supplémentaires. L’équivalent du Windows Store.

Même si beaucoup de leurs activités sont accessibles via un navigateur web, il reste le stockage de photo, un éditeur de texte, de feuille, et de la customisation légère. Le stockage photo s’opère comme sur Windows, la customisation est configurable via un menu. J’étais même surpris que le changement de fond d’écran se fait avec une animation de transition. Les développeurs qui proposent ces outils ont apporté beaucoup de soins à Linux Mint.

Après avoir installé et essayer Linux Mint, je suis convaincu que cet OS est parfait pour eux. LibreOffice qui offre une alternative à Word et Excel est pré-installé, il n’y a que peu d’actions à prendre par la suite.

OfficeWriter

La comparaison avec Word est facile

Linux Mint se veut extrêmement accessible. Je suis convaincu qu’après leur avoir présenté cette solution, ils ne me demanderont pas plus de dépannage que sur Windows. Et si vous êtes hésitant parce que vous avez peur que accessible signifie aussi moins capable, détrompez-vous. D’une manière ou d’une autre, la majorité des outils Linux y sont aussi présents ou installable.

Debian et Ubuntu

Debian et Ubuntu sont aussi 2 autres solutions “qui fonctionnent”. Debian a un long historique pour aussi un public large, et Ubuntu est une version à caractère professionnel de Debian. Sans rentrer dans les détails, vous serez probablement aussi ravis avec cette solution, même si elle est un peu plus pensée pour une utilisation plus diversifiée.

Linux Mint, Debian et Ubuntu ont tous les 3 fait le choix de préférer la stabilité face à l’usage de la dernière version des outils. Ceci dans l’objectif d’optimiser de diminuer la probabilité de rencontrer des bugs.

Alors que Linux Mint a poussé tous les curseurs vers l’accessibilité, Debian et Ubuntu sont un peu plus vers la liberté. Ce qui devrait aussi être une expérience convenable pour le commun des mortels.

Je connais quelques utilisateurs aillant une connaissance basique de l’informatique et qui ne m’ont jamais retourné de problème avec son usage.

Même si ça n’est pas la solution que me semble la plus viable pour les néophytes, ça ne sera surement pas un problème pour eux. Je suis convaincu que ces 3 distributions sont de bonnes solutions pour les utilisateurs lambda.

Il existe aussi d’autres solutions viables. Mais il est difficile de reste succin sur un blog.

Le négatif

Linux est fabuleux, mais toute solution vient avec des compromis. Voyons ici quelques mises en garde.

Trop de liberté

Un adage populaire est “Avantage: Vous contrôlez votre ordinateur. Inconvénient: Vous contrôlez votre ordinateur”. Il signifie que la liberté de faire n’importe quoi implique aussi le risque que vous faites quelque chose de désastreux sans que vous vous en rendiez compte. Ok, ceci parait effrayant.

Ceci étant dit. Combien de panne j’ai commis que Windows aurait pu m’en empêcher ? 0. Ma marraine, qui n’a pas plus d’attrait pour l’informatique qu’un chat pour le CAC40 n’a à ce jour reporté aucun problème majeur avec Ubuntu depuis plusieurs années.

Ce risque est en réalité minime, car il n’arrive que si on veut s’écarter des outils de base et profiter de toute la liberté qu’offre Linux. Par exemple, sur windows, si le démarrage est lent, tant pis pour vous. Sur Linux, vous avez le choix de laisser ainsi, ou tenter de changer ça. Mais changer ce qu’il se passe au démarrage de l’ordinateur est à vos risques et périls. Vous pourriez désactiver la séquence qui vous connecte à internet, et ne plus avoir d’internet pour vous dire quoi faire pour le corriger. D’autant plus que si vous vous lancez dans cette direction, vous êtes aussi probablement prêt mentalement à rencontrer des pannes.

Applications non disponibles sur Linux

Toutes les entreprises ne font pas le nécessaire pour construire une application compatible sur plusieurs plateformes. C’est le cas de Photoshop par exemple dont son absence va marquer quelques-uns. Pour moi, ça a été TFT, un jeu vidéo qui a besoin d’un système d’anti-triche qui n’existe que sur Windows. TFT est la raison principale pour laquelle je lance Windows sur mon ordinateur personnel.

Mitigeons quand même ce point. De plus en plus de software sont disponibles sur Linux soit parce qu’il est officiellement supporté, soit puisqu’il existe une méthode pour le rendre compatible. Et sinon, il existe peut-être une alternative.

Par exemple, pour la majorité des jeux vidéos, il existe Proton pour exécuter en temps réel un jeu vidéo Windows sur Linux. Wine est aussi une solution viable, d’autant plus qu’il peut faire tourner d’autres types d’application. Il vous permet de transformer un programme Windows en un programme Linux.

Proton est développé par Valve, créateur de Steam. Valve est une entreprise qui a pour réputation de mettre ses utilisateurs avant tout. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils font un investissement sur Linux. L’écosystème jeux-vidéo PC ne se faisait quasi exclusivement sur Windows, les utilisateurs sont donc susceptibles à tout moment d’avoir une expérience PC et gaming dégradé si Microsoft change de stratégie. Nous n’en sommes pas encore là, mais l’investissement dans Proton est fait : les utilisateurs ont maintenant le choix.

Si vous êtes un utilisateur de Photoshop, l’alternative Gimp ne cesse d’être recommandé en ligne et autour de moi. N’ayant pas d’expérience personnelle avec l’un ou l’autre, je ne peux vous donner de retour d’expérience sur la transition.

Le terminal est intimidant

Alors que le terminal (ce fameux écran noir avec du texte parfois blanc ou vert selon les films) est intimidant, il est tout à fait optionnel.

Le terminal

Malheureusement, la documentation en ligne vous demandera occasionnellement d’exécuter des commandes pour vous dépanner de situation extraordinaire. Sachez tout d’abord que vous ne devriez pas faire confiance à internet et ne devriez jamais exécuter de commande si vous ne la comprenez pas. Le choix de la documentation en ligne est avant tout pour des raisons de facilité. Il est plus facile d’indiquer 1 seule commande à taper au lieu de “rechercher ceci, cliquez-la, si vous avez tel écran vous devez aller dans telle section”.

Dans un monde idéal, tout le monde connait tout sur tout et ouvrir un terminal serait anodin. Toutefois, l’effort initial pour être à l’aise avec cet outil est significatif. Si vous êtes curieux, je ne vous retiens pas de l’utiliser, et le livre Efficient Linux at the Command Line (Daniel J. Barrett, 2022) est excellent.

Installation

L’installation doit se faire avec quelqu’un qui connait le sujet. La procédure d’installation vous proposera de supprimer toutes vos données existantes, supprimant vos photos et documents présents sur le disque.

Plusieurs méthodes existent pour à la fois conserver vos données et faire la transition vers Linux sans douleur. Installation d’un nouveau disque, partitionnement, dual-boot, faire un back-up des donnéee, etc … Dans le doute, ne le faites pas vous-même et demandez à un spécialiste.

Windows ou Linux ?

Cet article n’a pas pour objectif de vous convaincre de quoi que ce soit. Seulement de démystifier et donner un état des lieux succin des solutions qui vous sont disponibles. Si vous êtes satisfait de Windows, employait pleinement tous ses outils, et que vous pouvez vous le permettre financièrement, je ne vois pas de raison de changer. Si toutefois, les quelques défauts de Windows vous ennuient ou que la stratégie de Microsoft vous exaspère, sachez que Linux et ses distributions sont disponibles gratuitement.